La compétitivité de la France peut-elle s’aligner à celle de l’Allemagne. L’un des points qui attirent le plus les investisseurs vers ce dernier pays repose, en effet, sur le coût du travail. La France, parallèlement, présente l’avantage incontestable de disposer d’une main d’œuvre très qualifiée et productive. Mais malgré cela, la France est jugée moins compétitive que son homologue européen. Qu’en est-il réellement ?
L’écart de compétitivité entre l’Allemagne et la France
En 2013, la France a dépassé son homologue européen en matière du coût du travail. La hausse en Allemagne a, en effet, dépassé celle de la France durant l’année dernière en raison de la mise en vigueur du crédit d’impôt compétitivité emploi. Le coût de la main d’œuvre en France a connu une hausse de 0.3%, ce qui ramène le salaire et les charges à 35.7 euros en France. En outre-Rhin, elle est de 1.6%, pourcentage qui correspond à un coût de 32.9 euros sur un an.
Cette situation constitue une première depuis une décennie puisque l’Allemagne a toujours été plus compétitive que la France. Le pourcentage de cette hausse se chiffre à 46% en Hexagone tandis qu’elle n’est que de 24% en outre-rhin. Le grand écart entre les deux pays profite largement à l’Allemagne qui attire énormément les investisseurs qui s’implantent massivement dans le pays. Les entreprises qui s’y trouvent recourent, de plus, très rarement à l’externalisation. Outre la compétitivité en matière de coût, l’outre-Rhin dispose aussi d’une main-d’œuvre très qualifiée.
Les estimations pour 2014
Pour cette année, les experts estiment que cette tendance ne va faire que s’accentuer : l’écart entre l’Allemagne et la France, en termes de compétitivité va se réduire. Les raisons qui motivent cela : le pacte de responsabilité qui va entraîner une baisse des charges. Cela va induire, pour les entreprises, un amoindrissement des charges et une meilleure maîtrise du coût du travail.
La compétitivité de la France face à l’Allemagne, dans un cadre plus général
Dans le classement mondial de la compétitivité et de l’innovation mis en place par le Forum économique mondial de Davos, la France est très loin d’être compétitive : elle jouit de la vingt troisième place alors que l’Allemagne, de son côté, trône à la quatrième place après la Suisse, le Singapour et la Finlande. L’Hexagone intervient même après le Qatar et l’Arabie Saoudite.
Les paramètres pris en compte dans le cadre de cette analyse : la qualité des infrastructures, les institutions politiques, l’enseignement, le système de santé, le niveau de la productivité et de l’innovation ainsi que bien d’autres facteurs.
Or, en ce qui concerne la productivité de sa main-d’œuvre, la France est très connue pour disposer d’une main-d’œuvre au rendement largement supérieure à celui affiché par les homologues européens de l’Hexagone.
Sur ce classement, la France ne cesse de perdre des places : si, en 2010, elle se trouvait à la 15è place, en 2011, elle a reculé à la dix-huitième place avant de reculer encore plus à la 23è place.